Jean Carmet

Pour la 3eme semaine atelier qui s'est déroulée la semaine dernière, nous avons réalisé par groupe de deux des jingles de festivals sous l'encadrement de Francois Colou ( un grand merci à lui ). Pour ma part, j'ai réalisé en collaboration avec Paul Corbet le jingle du festival Jean Carmet à Moulin. Je ne sais pas si nous avons les droits de diffusion donc je ne le met pas encore sur mon blog mais en attendant voila un dessin de la mascotte du festival avec laquelle nous avons du travailler.

Vers la civilisation !

Vers la civilisation !



Exercice avec les clés, puis avec la caméra multiplane et la fonction 3D d'after effects.







Le Conte





Hamsel et Grasthel,
ou la Passion du bon Jambon



A la périphérie de Métropolia, s'était installé le « Piggy's Circus ». Les citadins pouvaient venir y admirer Salomon le magnifique et sa troupe de cochons domptés. Du cochon-clown à l'acrobate, tout était bon pour le plaisir des spectateurs, qui, par malheur répondaient aux abonnés absents ; car à la ville, tout le monde et pressé et personne n'a le temps pour se divertir.
Ainsi, la pauvreté et sa bonne amie la faim, vinrent frapper à la porte de la roulotte du grand Salomon, sa femme Mère-truie, et leur deux enfants. Le garçon s'appelait Hamsel, et la fille Grasthel. Une nuit, alors que le pain lui-même commençait à manquer, le dompteur alla s'adresser à sa femme avec ces mots là :
- Oh ma tendre porcine, qu'allons-nous devenir ? Comment nourrir nos enfants quand nous n'avons plus rien pour nous-mêmes et la troupe ? Ma dulcinée dont la sagesse est reconnue par tous, toi seule peut m'aider à trouver la solution. Je t'en prie, prodigue moi un de tes merveilleux conseils.
Un temps.
- Groin...
Un temps.
- Non, femme, dit Salomon. Je ne ferai pas cela ! Comment pourrai-je me résoudre à laisser nos enfants tout seuls dans la grande ville. Ils se feraient agresser, peut-être même violés; ils n'auraient aucune chance de survivre dans ce milieu hostile.
Mais même les hommes aussi fort, viril, et musclé, que Salomon ont leur faiblesse, et celle de ce dernier résidait dans le regard vide de Mère-truie. Ainsi, il se résolut à l'abandon des bambins.
- J'ai néanmoins pitié de ces pauvres enfants, reconnut le grand dompteur.
Les deux petits n'avaient pas pu s'endormir tant ils avaient faim. Ils avaient entendu ce que la grosse truie disait à leur père. La jeune fille pleura des larmes salées et dit à son frère :
- C'en est fait de nous.
- Du calme Grasthel, la consola Hamsel, ne t'en fais pas, dors tranquille. Je trouverai un moyen de nous sauver.
Il cogita toute la nuit en vain. Avant même le lever du soleil, Salomon vint réveiller les enfants, cachant avec difficulté sa culpabilité :
- Debout, mes trésors ! Que dites-vous d'une petite balade dans la ville ? Allez, partons gaiement.
Et il leur donna un morceau de pain à chacun :
- Et voici le pique-nique ; ne mangez pas tout avant, car nous n'avons rien d'autre.
Alors le petit garçon eut une idée brillante, il émietta le pain dans sa poche.
- Embrassez Mère, ordonna le père, nous y allons.
Ils s'exécutèrent et tous trois se mirent en route.
- Hamsel, qu'as-tu donc ? Pourquoi diable traines-tu la patte comme cela ? demanda le père.
- C'est que je ne veux rien manquer du paysage, répondit astucieusement l'enfant.
En réalité, il semait des miettes tout le long du chemin. Salomon conduisit sa progéniture jusqu'au centre de la ville, dans le quartier des affaires, car c'est là qu'ils couraient les moins grands risques pensait-il. Il les amena dans une petite ruelle sombre, les fit s’asseoir sur un tapis de carton, et leur dit :
- Reposez-vous, vous m'avez l'air exténués. Allongez-vous, mangez votre pique-nique, et dormez ; je vais faire du repérage et reviendrai vous rechercher dans peu de temps, je vous le promets.
Sur ces mots, il courut prendre le premier taxi pour retourner au cirque, pendant que les enfants obéissaient. Ils se réveillèrent à la tombée de la nuit, et Hamsel consola sa sœur jumelle :
- Attends que les réverbères s'allument, nous verrons les miettes de pain que j'ai jetées ; elles nous montreront le chemin de la roulotte.
Quand les rues s'éclairèrent, ils se mirent en route. Mais de miette, point. Un mendiant, mourant de faim, rameutés par l'odeur du pain sec, avait tout englouti. Ils marchèrent toute la nuit et le jour suivant, sans trouver à rejoindre le « Piggy's Circus ». Ils mouraient de faim, ne trouvant, dans ce labyrinthe de buildings et d'hommes pressés, rien à se mettre sous la dent. Ils étaient si fatigués que leur jambes ne voulaient plus les porter. Ils se couchèrent au pied d'une poubelle et s'endormirent.
Trois jours s'étaient passés depuis qu'ils avaient été abandonnés. Ils continuaient à marcher, s'égarant toujours un peu plus dans la sinistre ville. Si personne ne leur venait en aide, ils ne tarderaient pas à mourir. A midi, une odeur familière vint les sortir de leur lassitude. Ils puisèrent en eux les dernières ressources pour courir après le camion d'où provenait cette saveur qui ne leur était pas inconnue. Ils le suivirent jusqu'au magasin où il s'arrêta. Quand ils s'approchèrent , ils purent sentir à pleins poumons cette odeur merveilleuse d'une nourriture rougeoyante qui leur était cependant totalement étrangère. Ils s'approchaient toujours plus près pour mieux apprécier le caractère des senteurs qui s'offraient à leurs narines, si bien que leur groin humide heurta la surface vitrée. On entendit alors une voix grondante qui sortait de la chambre froide :

- Langue, langue lèche !
Qui donc ma vitrine lèche ?

Hamsel l'ingénieux répondit :

- C'est le vent, c'est le vent.
Ce céleste enfant.

Et ils continuèrent à renifler. La porte tout à coup s'ouvrit et un homme, plus gras encore que Mère-truie, sortit. Hamsel et Grasthel eurent si peur qu'ils commencèrent à prendre la fuite. L'homme secoua la tête et les rassura :
- Eh ! Chers enfants, qui vous a conduits ici ? Entrez, venez chez moi ! Il ne vous sera fait aucun mal.
Il les prit tous deux par la patte et les fit entrer dans la boutique. Sur des présentoirs étaient disposées toutes sortes de mets inconnus à leurs pupilles mais si demandés par leurs papilles. L'hôte leur tapota la tête en riant et déclara :
- Vous êtes ici chez vous ! Mais je vous en prie, vous m'avez l'air affamés, mangez-donc à votre aise, tout ici est là pour vous contenter. Je m'en vais vous préparer deux bons lits douillets dans l'arrière boutique, ainsi quand vous vous serez gavés, vous pourrez dormir.
Hamsel et Grasthel s'exécutèrent sur le champ. Jambon, Saucisson, Tourne-pieds, ils mangèrent sans retenue tout ce qui passait à portée de patte, avant d'aller se coucher la panse bien remplie. Ils se croyaient au Paradis.
Mais l'amitié du gros homme n'était qu'apparente. En réalité c'était un vil boucher-charcutier, sans scrupule et avide d'argent, à l’affût de viande fraîche. Son sourire chaleureux et sa générosité n'étaient que des appâts destinés à attirer jusque dans l'arrière boutique les pauvres affamés qui passaient par là. Quand il en prenait un, il le gavait, l'égorgeait, le dépeçait, le coupait en dés, et en faisait de délicieuses boulettes de viande qu'il vendait une fortune. Car en ces temps de crise, la bonne viande se faisait rare, et le boucher avait une réputation de qualité et de quantité à maintenir. Et personne ne se souciait de tous ces grouillots sans-le-sous tout juste bons à tendre les mains vers le ciel pour parasiter l'argent des braves travailleurs, alors autant leur trouver une dernière place dans la société. Il n'y voyait plus très clair mais son savoir-faire sans pareil lui permettait de sentir venir de loin la bonne viande. Quand les deux enfants s'étaient approchés de sa demeure, il avait ri méchamment et pensé : « Je n'avais jamais senti une telle viande auparavant, quelle saveur ! Si je les engraisse suffisamment, tout l'argent de la ville m'est promis. Ceux-là, je les tiens ! Ils ne m'échapperont pas ! »
A l'aube, avant que les enfants ne soient éveillés, il se leva. Quand il les vit qui reposaient si gentiment, avec leurs bonnes joues toutes roses, il murmura :
- Quelle fortune je vais pouvoir amasser. Il est temps de tester le « Gavator 6000 ».
Il attrapa Hamsel, étouffant ses cris de sa large main, le conduisit dans la cave, l’enchaîna, et installa le « Gavator 6000 » sur lui. La machine était une sorte de toboggan qui transformait les aliments mis à l'entrée en bouillie et la faisait glisser jusque dans la bouche de la victime. Le boucher s'approcha ensuite de Grasthel, la secoua pour la réveiller et s'écria :
- Debout, paresseuse ! Mets cette tenue que je t'ai apportée, tu vas être le mannequin de ma nouvelle campagne de publicité. Et ne t'avise pas de me désobéir, ou je t'égorge comme la truie que tu es. Quant à ton frère, il suit un régime très particulier dans la cave. Quand il sera à point, j'en ferai du bon jambon. »
La pauvre enfant se mit à pleurer, mais cela ne lui servit à rien. Elle fut obligée de faire ce que lui demandait le charcutier. Hamsel se faisait gaver en continu pendant que Grasthel, rationnée, posait devant l'objectif, sans avoir le droit de voir son frère. Tous les matins, le boucher, venait constater à quel point s'engraissait son petit goret. Quatre semaines passèrent, le gros homme sortit de la cave aux anges et s'adressa à la pauvre fille qui s'occupait désormais des taches ménagères et de la vente :
- Hola ! Grasthel, tu vas bientôt avoir le plaisir de vendre ton frère, il est parfait. Il sera le premier à passer par l' « Egorgeator  2.0». Viens m'aider à monter cette machine fabuleuse.
Comme le « Gavator 6000 », le boucher avait acheté cette invention révolutionnaire au salon international de la boucherie-charcuterie. On plaçait un être-vivant sur le tapis roulant et il ressortait de la machine en viande hachée.
- Si seulement nous étions morts de faim dans la grande ville, se lamenta la jeune fille. Nous serions au moins morts ensembles.
- Cesse donc un peu de pleurer ! Dit-l'homme. Ça ne vous sauvera pas. Prends plutôt ce tournevis et viens m'aider.
Le soir arriva. La machine était sur pied, montée avec une précision d'orfèvre, à l'exception d'un écrou volontairement oublié pas Grasthel qui demanda au charcutier alors que celui-ci se félicitait du résultat :
- Il ne manque pas une pièce ici ?
- Ça m'étonnerait, tiens, répondit-il.
- Mais si, ici, regardez ! assura la jeune fille en montrant du doigts le début du tapis roulant.
- Il semblerait bien, en effet, avoua le boucher en s'approchant pour y voir plus clair.
Alors Grasthel lui planta le tournevis dans le derrière en le poussant sur le tapis. Pendant que l'homme se tordait de douleur en hurlant, elle actionna le levier qui mit la machine en marche, et à la place du grand boucher, il sortit un très appétissant tas de viande hachée. La petite fille se précipita vers la porte pour aller libérer son frère quand elle se ravisa ; il y a bien longtemps qu'elle n'avait rien avalé, elle était affamée, et Hamsel était hors de danger, il pouvait attendre un moment qu'elle se restaure. Ainsi Grasthel put constater que le charcutier était beaucoup plus tendre qu'il n'y paraissait de son vivant, si tendre qu'elle n'en laissa pas une miette. Ce met succulent l'avait mise en appétit, Hamsel pouvait bien attendre encore un peu. Elle vida la chambre froide et la boutique entière. Plus un seul gramme de viande pour assouvir sa faim. Tant pis, quand elle aurait libéré son frère, ils iraient chercher ailleurs de quoi manger. Ainsi elle descendit jusque dans la cave.
- Nous sommes libres ! Le méchant boucher est mort ! s'écria la fillette.
A ces mots elle sauta au cou de son frère pour l'embrasser.
- Dépêche-toi de me détacher, dit le petit garçon avec joie.
Qu'est-ce qu'elle était bien, collée contre son énorme ventre, qu'est-ce qu'il sentait bon ! Grasthel bavait sans s'en apercevoir. Inconsciemment, elle se munit lentement du tournevis qu'elle avait rangé dans sa poche, et elle le planta dans la gorge de son frère qui s'éteint dans un cri strident.
Après avoir fini Hamsel, elle reprit ses esprits et se mit à pleurer, se maudissant pour cet acte affreux. Puis la faim commença à revenir et peu à peu, la fillette oublia sa culpabilité et se demanda où elle pourrait retrouver de cette viande qui elle-seule savait la satisfaire. Elle utilisa son groin pour la guider et sortit de la ville. L'odeur du cochon l'avait ramenée tout droit chez elle, au « Piggy's Circus ». Salomon le magnifique fut le premier à la voir. Elle était maintenant plus grasse encore que Mère-truie, et son père, qui avait une préférence pour le femmes de forte corpulence, en tomba fou amoureux, à tel point qu'il lui demanda sur le champ sa main. Grasthel accepta à la condition d'avoir Mère-Truie en cadeau de mariage.
La cérémonie fut parfaite, la marieé dans sa robe était à croquer, mais ce fut Mère-Truie qui écopa de ce sort. Les jeunes mariés abandonnèrent le cirque et se lancèrent dans l'élevage de cochon, commençant par la troupe, puis s'agrandissant. Ils vécurent heureux tous les deux. Du moins jusqu'à ce que Grasthel meure d'une maladie inconnue, qui se propagea dans le monde avec la viande porcine.

FIN

La Marche du Pudding

Apres une petite absence du à mon manque de scanner, me revoila avec un avant-gout de l'exercice de marche. L'exercice fini dans... un moment.